La journaliste Sonia Zoran, lauréate du prix Dumur 2015

Avec sa série de reportages « Éclats de Méditerranée », diffusés durant l’été 2015 sur la RTS, Sonia Zoran remporte le Prix Jean Dumur 2015. Une distinction qui récompense sa remarquable carrière de journaliste reporter.

Avec sa série de reportages « Éclats de Méditerranée », diffusés durant l’été 2015 sur la RTS, Sonia Zoran remporte le Prix Jean Dumur 2015. Une distinction qui récompense sa remarquable carrière de journaliste reporter.

Le prix Jean Dumur 2015, qui récompense chaque année un ou une journaliste pour la qualité de son travail, son talent et son courage, a été attribué ce jour à la Journaliste Sonia Zoran, à Lausanne, à la Maison de la Communication, qui abrite notamment le CFJM (Centre de Formation au Journalisme et aux Médias).

Dans le contexte actuel de la « crise des migrants », le jury composé de journalistes (voir ci-dessous), a été sensible à la série de reportages radio « Eclats de Méditerranée », diffusée entre le 29 juin et le 23 août  2015 sur La Première de la RTS. Ces reportages rendent compte de la sensibilité particulière dont a fait preuve Sonia Zoran, pour rendre plus intelligibles et humainement compréhensibles la question des flux migratoires et les drames qui émaillent le parcours d’hommes, de femmes et d’enfants vers l’Europe. La série « Éclats de Méditerranée » commence et se termine à Lampedusa, mais embrasse une vision plus large, qui va au-delà de la crise des migrants. Sonia Zoran a tenté dans ses reportages de saisir l’esprit de cette mer comme espace millénaire d’échanges et de métissages. Elle s’interroge sur son devenir comme espace de conflit et de séparation.

Née, en 1965, à Vevey d’une mère suisse et d’un père yougoslave, Sonia Zoran a étudié les Sciences Politiques à l’Université de Lausanne. Férue de voyage, elle fait, après ses études, un tour d’Asie suivi d’un séjour en Nouvelle-Calédonie, où, le drame des Kanaks lui insuffle sa vocation de journaliste. Après des piges à 24 Heureset à L’Hebdo, elle rejoint en 1991 Le Nouveau Quotidien en tant que correspondante à Zurich, et reporter en Yougoslavie. Sa carrière se poursuit à la RTS en 2004, comme journaliste, productrice et « raconteuse », selon ses propres mots. Elle travaille également comme journaliste libre depuis 1996 pour L’Hebdo, L’Illustré, Le Matin dimanche, Femina et Bon à savoir. Elle est encore, depuis 1999, responsable d’un séminaire de recherche en journalisme à l’Université de Fribourg. Très touchée par les événements qui ont secoué son pays d’origine dans les années 1990. Sonia Zoran s’est exprimée sur ce sujet dans sa préface l’ouvrage de Jean-François Berger, ancien délégué au CICR, « Eclats de mémoire ». Elle a aussi publié, dans ce contexte, un recueil de ses chroniques « Déchirements yougoslaves » qui montre ce qu’elle a rapporté de cette guerre atroce.

Gilbert Salem, blogueur à 24 Heures en a fait une des meilleures présentations : « Quand sa voix chaude de contralto fuse sur les ondes de la Radio romande, on imaginerait une femme plus mûre. Car en sa nouvelle émission, Dans les bras du figuier, les mots sonnent juste, parce que plus simples. Les métaphores de Sonia Zoran ne sentent pas le dico des analogies mais le terrain, l’expérience d’une baroudeuse au long cours ».

Emue, Sonia Zoran s’est exprimée face à plus de cinquantaine d’invités en se déclarant « évidemment honorée d’être la lauréate de ce prix », qu’elle « considère énormément ». Non sans ajouter : « J’aurais peut-être préféré le recevoir une autre année. Une année où la méditerranée ne serait pas transformée en guerre. J’aurais préféré ne pas aller au foyer des jeunes requérants, qui m’ont préparé à ce que j’allais voir à Lampedusa. » Elle a remercié tout ceux qui lui ont ouvert les portes du métier et permis de progresser, notamment Gilbert Salem, Isabelle Binggeli, Anna Lietti, Jacques Pilet, Bertil Galland, Franck Musy, Christian Morerod, Jean-François Miserez, Nathalie Schauenberg.

La remise du prix a été suivie d’un débat intitulé « Flux migratoire et flux médiatique : l’émotion contre l’information ? », animé par Eliane Ballif, membre du Jury du prix Jean-Dumur, journaliste et ancienne directrice du CRFJ (actuel CFJM). Isabelle Ducret, Serge Gumy, Guy Mettan, Jean Revillard, Nicolae Schiau, Robin Stünzi et Sonia Zoran ont participé à cette table ronde.

24 janvier 2016

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