
L’ouvrage de Thierry Mertenat, journaliste à la Tribune de Genève, est le condensé de quatre ans passés à suivre des affaires de violences conjugales pour son journal. Des tranches de vie qu’il suit de près en décrivant les insultes, les coups, les viols, parfois même la mort. Comme cet homme qui tue sa femme d’une balle à bout portant après l’avoir battue pendant vingt-huit ans.
L’auteur emmène son lecteur dans les salles d’interrogatoire de la police et dans les couloirs du Palais de justice. Paroles de l’accusé, plaidoyers des avocats ou analyses de psychiatres, on assiste au dénouement de chaque affaire et au sort du condamné.
Au sein de chaque histoire, on rencontre des hommes agissant sous le sentiment de possession ou sous des impulsions irrationnelles. Des solitaires que l’alcool ou la précarité – parfois les deux – ont écarté de la société. Parmi les victimes, la plupart sont des femmes. Mais il y a aussi les enfants. Comme leur mère, ils sont souvent battus. De victimes, beaucoup deviendront bourreaux.
Les 18 récits qui composent l’ouvrage révèlent un comportement latent qui peut rattraper chaque être humain au fil de ses différends et de ses ruptures sentimentales.
Mathieu Henderson
Labor et Fides, Genève, 99 p.