
Sur la base d’enquêtes auprès de « médiasconsommateurs », une analyse limpide et stimulante de notre boulimie d’information actuelle.
Du matin au soir, de l’écoute matinale de la radio jusqu’au dernier téléjournal, le citoyen d’aujourd’hui ingurgite de l’info. Journaux gratuits ou payants, chaînes d’information continue, chaînes de télévision thématiques et plateformes de news sur internet se relaient pour tenir tout un chacun au courant de l’évolution du monde. Que nous la cherchions ou non, l’information envahit nos vies. Notre civilisation est devenue une « société médiatique » dans laquelle, bon gré mal gré, nous sommes tous devenus des « médiaconsommateurs ».
Après avoir recueilli l’opinion de consommateurs français sur leur propre utilisation de médias, Denis Muzet examine ce nouveau rapport à l’information. Ce flot de savoirs apporte t-il une plus grande compréhension du monde ? La nature de l’information diffusée, comme le sentiment qu’expriment les personnes interrogées, permettent d’en douter. Tout montre que les médias ont changé de fonction. Du rôle d’édificateur et de clarificateur qu’on leur attribuait autrefois, ils ont maintenant passé à un rôle de vigie.
De façon limpide et très stimulante, « La mal info » raconte comment ce glissement s’est produit. Denis Muzet tire aussi les conséquences de ce changement pour les médias comme pour le citoyen. Aussi nécessaire à l’être humain que la nourriture, l’information peut entraîner une forme d’intoxication similaire. À l’instar de la mal bouffe, il faut donc « surveiller son alimentation en information ». Comment ? L’essai se termine sur plusieurs pistes pratiques. Leur application est aussi simple que d’acheter ses poivrons au marché du coin.
Pierre-Louis Chantre
L’Aube.