
Dans son essai « Tout nu sur le web », le journaliste et blogueur Jeff Jarvis vante le concept de « publitude ». Apparue dans le sillage des réseaux sociaux, cette nouvelle notion traduit une transparence totale des échanges et des données sur Internet. Selon l’auteur, particuliers, entreprises et gouvernements auraient beaucoup à y gagner.
Gourou de l’internet aux Etats-Unis, mais dont la renommée ne dépasse pas un cercle d’initiés en Europe, Jeff Jarvis fait l’éloge de la publitude dans son second ouvrage, « Public Parts » (en français, « Tout nu sur le web »). La publitude ? Tiré de l’anglais, ce néologisme évoque la vie privée (« privacy ») et la transparence (« publicness »). Le propos de l’auteur est simple: plutôt que de ménager notre intimité sur la Toile, nous devrions nous dévoiler encore davantage pour multiplier les interactions. « A être obsédés par la vie privée, nous risquons de passer à côté d’opportunités de connexions. Nous vivons à l’ère des liens », soutient le journaliste dans son livre.
En homme qui pratique ce qu’il professe, Jeff Jarvis a ainsi divulgué ses problèmes de prostate sur son blog et a tiré profit de cette transparence. « J’ai reçu de précieux conseils d’autres hommes atteints d’un cancer. La sociabilité numérique m’aide à trouver des informations et à prendre des décision », affirme-t-il. Autre bénéficiaires de la publitude: les entreprises et les Etats. « Les entreprises devraient être ouvertes parce qu’elles ont tout à y gagner, vis-à-vis de leurs clients. Et, les gouvernements doivent être ouverts par défaut, secrets quand la situation l’exige », estime-t-il. L’écrivain en est convaincu, notre société profitera largement de ces échanges.
Jeff Jarvis est un journaliste, éditorialiste, blogueur et professeur de journalisme américain. Il s’est fait connaître en publiant les livres « La Méthode Google » (2009) et « Tout nu sur le web » (2011). (vb)
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